musique mvila nzau écrivain congolais ecrivain roman africain
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Par leclowntriste, le 20.08.2011
erratum: deuxième paragraphe, première ligne ''gatçon" "garçon"http: //jpmvila.cent erblog.net
Par jpmvila, le 19.08.2011
· Future apparition aux éditions Edilivre
· extrait de "Zazin"
· EXTRAIT DE MON OUVRAGE "IKANGA, LE GUERRIER DU FEU"
· publication "Zazin"
· L’écriture pour moi
· Le quatrième salon de l'écrivain
Date de création : 15.08.2011
Dernière mise à jour :
24.07.2016
7 articles
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Un sourire aux lèvres, Nkanga accusa sa
satisfaction. Il coupa une branche d’une autre plante,
d’une longueur de trente centimètres à peu près. Et
tailla son extrémité au point de la rendre pointue.
Sa sagaie pointée au sol, il tenait entre ses mains la
tige taillée. Il roula ses pommes sur elle de manière à
décrire un mouvement giratoire sur le bout de bois.
La partie pointue de la tige s’enfonçait dans l’écorce
du vieil arbre centenaire, par ces mouvements
circulaires. Seule la sagesse de la forêt pouvait
amener le druide de Bompom-Pom devant cet arbre
séculaire.
– Impoli mpompo, mpompo ! Impoli mpompo,
mpompo !
À chaque manoeuvre du druide sur l’écorce de
l’arbre, que seuls les scientifiques peuvent le décrire
et le nommer, il prononçait cérémonieusement ces
paroles, en formule de sorcier au travail.
L’arbre percé, un jus jaillit de son écorce. Après un
temps ce fut un flot de sa sève qui coulait de
l’entaille. Pendant que jaillissait la substance
convoitée par le druide ; ce dernier alla chercher des
feuilles tendres, une quantité raisonnable, et retourna
auprès de son arbre. À son retour, la sève s’est
endurcie en contact avec l’air. Il prit son bâton pointu
avec lequel il se servit pour meurtrir l’arbre. Il tira
une certaine quantité de la résine, qu’il mit
soigneusement sur les feuilles évitant tout contact
avec la substance très toxique. Nkanga prit une tige
rampante qui était souple, et s’en servit pour lier les
feuilles, et en fit un manche qu’il tint
respectueusement à une vingtaine de centimètres. Il
marcha avec mille précautions, évitant d’être en
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contact avec ce paquet contenant un poison mortel et
virulent.
Son chemin de retour vite parcouru, il alla déposer
sa bombe en lieu sûr. Le poison respectueusement
attachait sur une branche, derrière sa case, n’attendait
d’être mélangé avec d’autres mixtures selon une
technique que seuls les sorciers africains, initiés dans
l’art d’empoisonner, pouvaient connaître le secret !
Il tira une flèche dans son arsenal. C’est une de ces
armes qui en pénétrant la chair en ressortaient
péniblement, à moins de faire éclater la chair de sa
victime. Il l’introduit dans la casserole où il avait
préparé sa mixture. Chaque fois qu’il enfonçait une
flèche dans le mélange, il la passait sur le feu pour
que le poison se fixe sur le métal. Avec un regard de
joie, il regardait son arsenal plein de ces éléments
meurtriers.
Pendant qu’il était en plein ouvrage, l’un des
conjurés, le vieux Songo vint le rendre visite. Il lui
désigna un escabeau par le geste de main, tout en
gardant le silence. Celui-ci tout en observant le
féticheur en train de façonner l’engin de la mort, qui
ôtera la vie à celui qui hier, aux yeux de la
communauté, fut un héros !
Après avoir terminé sa besogne, Nkanga salua son
complice : « Osemo ! »
– « Sango na » ! Répondit ce dernier, pour
exprimer que tout va bien dans sa vie.
Les bantous se saluent toujours en demandant :
Quelle nouvelle ! Cherchant à connaître si elle est
bonne ou mauvaise. Sinon généralement, c’est
l’expression : Bonne chose, « mboté » qui soit plus
utilisée.
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– Voilà, je viens de terminer le travail. Il lui
présenta la casserole par sa main droite ; d’un autre
geste de cette même main, il exhiba avec un sourire
propre aux meurtriers, les flèches empoisonnées et les
mixtures.
– Je vois que ceci sera virulent, commenta Songo.
– Oui, très virulent ! J’ai utilisé une formule que
les pygmées utilisent pour tuer un éléphant ou un
buffle.
– Allons-nous laisser le débile en vie ? Demanda
de nouveau Songo.
– Que veux-tu dire par là ?
– Pour moi, il ne faut pas qu’il y ait une trahison
un jour !
– Oui, remarqua Nkanga ! Je connais notre devise :
« Ni vus, ni connus ! » C’est simple, dit-il.
Plongé dans une très intense réflexion. Nkanga
plongea l’empenne faite des plumes rouges, qui
garnissaient le talon de la flèche dans la mixture. Il la
badigeonna davantage dans l’onction de la casserole,
tout en continuant :
– Laisse-moi faire ! Cette histoire est une affaire
des grands, les petits ne doivent pas s’en mêler et
surtout pas un démuni mental.
*
* *
Ikanga n’avait aucune prétention que la mort
l’attendait à sa porte. Aucun pressentiment de sa
condamnation à la mort subite n’envahissait son
esprit. Il fut rendu vedette par des chansons
composées par des enfants du village. Les adultes de
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leur côté, avec leurs orchestres folkloriques, lui
dédiaient des airs faisant éloge de ses exploits et de
ses prouesses. Ces groupes peignaient les étapes de sa
pérégrination au pays batwa. Ces vers élogieux
devenus des ballades populaires pour enfants, dans
leurs jeux ; rimés par les femmes quand elles sont
dans leurs besognes, sifflés par les hommes en
ouvrage et chantés par le village entier ! C’est cela
qui fut à la base de sa condamnation, due à la simple
jalousie des conjurés, parce que cela pourrait
corrompre la mentalité et les moeurs du milieu.
Notre héros s’était réconcilié avec Mola son
épouse, qui a compris le pourquoi de l’agissement de
son mari au pays batwa. N’eut été cet acte, le feu
n’allait pas revenir dans les foyers des femmes
bantoues. Ikanga pour elle, n’a rempli que son devoir
civil et moral ! D’avance, lui-même n’était pas
devenu une termitière comme disait la légende de sa
communauté : Que les pygmées sont des termitières.
Car il est dit aussi : Quiconque vivra avec les batwas
deviendra comme eux. Or, il est objet des hommes
comme tout le monde : des pygmées, peuple
pacifique, vivant dans la jungle, mais étant humains !
Ce ne sont pas des termitières, qu’on trouve dans la
vallée auxquels les « bilimas » – les esprits de la
forêt, ont donné la vie. Pendant la nuit, elle avait
acquis l’habitude de scruter le corps de son mari,
quand ce dernier était plongé dans un sommeil
profond. Elle cherchait à voir si Ikanga, quelque part,
sur son corps, une malformation ou une tumeur ne se
présentait pas sur son corps athlétique.